samedi 27 juillet 2013

L’indien de la Tour Eiffel – F.Bernard / F.Roca – 33 p. - Le Seuil – 2004 - 20 €


Je suis toujours attirée par les albums XXL que ce soit par leurs poids ou par leurs tailles. Celui a suscité mon intérêt par sa hauteur 39 cm ! Effectivement quand l’histoire se situe au pied de la tour Eiffel en construction en 1889, l’album se doit d’être à la hauteur. Le récit est une histoire d’amour. La force de cet amour entre Billy Powona et Alice la Garenne, va créer des jalousies féroces et des haines meurtrières. C’est d’ailleurs, la mort qui nous tient la main pour commencer l’histoire. Le 5 avril 1889, 4 corps sont retrouvés au cœur de Paris. Les différents meurtres sont liés mais qui est le coupable ? Certainement ce Billy Powona, Indien, immigré de New York, mystérieux, sombre et balafré. Et voir cet étranger au bras d’une des plus belle voix de Paris ! C’en est trop, Paris est en ébullition : aux premières heures du Moulin rouge et aux dernières poutrelles posées de la Tour Eiffel, les esprits s’échauffent. J’ai beaucoup aimé cet album pour grands, pour « enfultes ». Le récit est grave, la tension monte à chaque page et Billy devient un héros maudit. Sa transformation est poignante et son retour à ses origines et à ses rites face à la mort m’a noué la gorge. Les illustrations pleine page sont très réussies avec de nombreux clins d’œil d’époque. Le style est entraînant et les jeunes lecteurs seront sensibles à cette impression de vitesse, de rapidité. Les thèmes de l’amour infini, du héros mystérieux, des combats, du sang, du racisme, d’un Paris en devenir, l’échappée finale à la King Kong, la Bête et la Belle, tout est réuni pour les captiver et les entraîner dans les bas-fonds de Paris à l’aube du XXe siècle.