samedi 27 juillet 2013

Parle leur de bataille, de rois et d’éléphant – M.Enard - 151 p. - Actes Sud – 2013 - 7 €



En vrai, je me méfie des Prix Goncourt des lycéens, c’est dommage pour une documentaliste en lycée ! Je trouve que ce prix décerne des auteurs dont les romans sont souvent très bien écrits mais leurs lectures demandent d’être déjà un lecteur accompli. Il est rare de trouver des élèves de 15 ans qui apprécient des romans pointus, au thème irrémédiablement dramatique. Vous me direz, quelle démago la Marje ! Eh bien justement dans tous les prix Goncourt des lycéens, j’ai trouvé que Parle-leur de bataille, de rois et d’éléphants sortait un peu du lot.  Déjà il ne  « pèse » que 151 pages, je sais que les élèves petits-lecteurs apprécieront l’attention. Le thème est plutôt accrocheur : l’expédition de Michel-Ange à Constantinople en 1506. Le style est fluide, compréhensible et imagé. L’histoire est le pari de Michel Ange et du Sultan de Constantinople de construire un pont pour traverser la Corne d’Or. « Ce pont doit unir deux forteresses, c’est un pont royal, un pont qui, de deux rives  que tout oppose, fabriquera une ville immense(…) Un pont militaire, un pont commercial, un pont religieux, un pont politique, un morceau d’humanité ». Ce roman est un voyage historique, culturel et artistique. A travers les carnets de Michel Ange, son histoire et sa personnalité sont dévoilées par l’écriture très agréable de l’auteur. Bien que le héros ne soit pas très sympathique, les jeunes gens sont sensibles à ses questionnements, ses doutes et ses aspirations. Les références artistiques sont nombreuses et mettent les lecteurs en éveil. N’hésitez pas à l’emprunter, voler, faucher à vos enfants, vous ne serez pas déçues !