mercredi 23 octobre 2013

Je t’aime tellement que j’ai les chaussures qui vont toutes seules – A.Herbauts – 52 p. - Casterman – 2013 – 18.50 €


Je vous ai déjà présenté De quelle couleur est le vent ? d’Anne Herbauts que j’avais beaucoup aimé ici . Je présente ses livres en catégorie Pour les Grandes car ses albums sont très exigeants. J’ai mis du temps à me laisser emporter et à interpréter ses ouvrages. Je suis toujours étonnée à la première lecture puis je suis songeuse. Je dois lire et relire pour comprendre et réussir à rédiger une critique. Je t’aime tellement que j’ai les chaussures qui vont toutes seules demande lui aussi plusieurs lectures. Il faut ensuite un temps de digestion pour se saisir des émotions évoquées. Cet album est une ode à l’amour. Un amour intense, fusionnel qui ne supporte pas la séparation. Page après page, Anne Herbauts nous invite à découvrir l’amour comme on ne sait plus le dire ou le vivre. Le récit est un long poème qui offre une multitude de métaphores savoureuses comme « je t’aime tant que le mot interstice est avalé goulu cru dans nos embrassées » ou «  je t’aime tant que cela fait un bruit de braises tranquilles dans le soir » … Ce poème décrit avec ferveur la séparation de « quelques jours et de trois dormir » d’un jeune couple. Avec talent et intelligence, Anne Herbauts nous invite à partager cet amour inconditionnel mais aussi le sentiment intense du manque dû à la séparation et les joies des retrouvailles. Comme à son habitude, l’auteur s’applique à enrichir le rapport texte/image. Elle excelle dans ce dialogue dense et complètement onirique crée entre les illustrations et le récit. Si ce dernier est un poème merveilleux, ses illustrations sont toutes aussi extraordinaires. Les premières pages offrent des dessins minimalistes en harmonie avec le texte puis les illustrations prennent de l’ampleur jusqu’à envahir toute la double page. Les couleurs sont elles aussi de plus en plus nombreuses et intenses. Comme pour chacun de ses albums, je ne peux m’empêcher de caresser les pages car cette illustratrice a la faculté de donner de la matérialité à ses illustrations. Les coups de pinceaux, l’épaisseur de la peinture, les vides, les crayonnés ont du sens et offrent du tactile aux lecteurs. De nombreux clins d’œil à ses précédents albums sont à découvrir et savourer. Certaines doubles pages sont des œuvres à part entière et prennent sens dans l’unité crée par le dialogue du texte et de l’image. Comme celle-ci
 

Les associations crées permettent toutes les interprétations. Il peut être lu en extrait ou en intégralité. Cet album est onirique et grandiose. Il sera mon cadeau de mariage pour les cérémonies à venir ….

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