mercredi 31 juillet 2013

Comment Wang-Fô fut sauvé – M.Youcenar – 39 p. - Gallimard jeunesse – 2002 – 5.90 €


Dans le royaume des Han, en Chine ancienne, Wang-Fô est un peintre libre, itinérant et doué dans son art. Son apprenti, Ling et lui vagabonde au gré de leurs envies, du vent et des paysages à découvrir. Les tableaux du maître sont si beaux qu’ils sont considérés comme magiques. Ses peintures de chevaux doivent représentés les animaux attachés à un piquet sans quoi les chevaux s’enfuiraient du tableau. Malgré son talent, Wang-Fô est pauvre, Ling et lui mendient leurs repas et leurs nuits. Wang-Fô ne veut pas monnayer ses tableaux et il préfère les donner à ses voisins. Le maître et son disciple veulent être libres de tout engagement tant dans leur art que dans la vie. Un jour, ils sont attaqués et emprisonnés au palais impérial. Le Fils du ciel convoque manu militari Wang-Fô car il éprouve une haine profonde pour le peintre. Il a passé son enfance coupé du monde. Les murs de sa prison dorée étaient couverts des peintures de Wang-Fô car on souhaitait lui présenter le royaume sous un jour favorable. Pendant seize longues années, cet enfant solitaire a imaginé un royaume somptueux, des paysages magnifiques, un monde peuplé d’hommes et de créatures extraordinaires. Mais lorsque le jeune homme est enfin autorisé à quitter le palais, ce dernier découvre un monde de pluie, de boue, de soldats graveleux, de femmes courbées et usées. Il accuse Wang-Fô de lui avoir menti. Déçu de son royaume, il souhaite se venger du peintre. La sentence est terrible, le peintre aura les yeux brûlés et les mains coupées. De rage, Ling se jette sur l’Empereur pour protéger son maître mais les soldats réagissent plus vite et le décapitent. Avant d’être livré au bourreau, l’Empereur exige de Wang-Fô qu’il termine une des œuvres de sa collection d’enfance. Pinceau à la main, Wang-Fô délivre son art avec puissance. Touche après touche, couleur après couleur, la magie du Maître se révèle à tous au sein du Palais …Un beau conte oriental poétique. Vous imaginez bien que le style est parfait, le récit est très évocateur. La magie opère. Ce conte est à réserver au bon lecteur car le glissement du récit vers le fantastique est si bien mené que les enfants peuvent éprouver des difficultés à se laisser emporter, ils craignent de ne pas comprendre. Les illustrations sont magnifiques et elles portent nos jeunes lecteurs vers la compréhension et les rapports icôno-textuels prennent tout leur sens dans ce conte.