mardi 8 octobre 2013

Plus jamais sans elle – M.Ollivier – 304 p. - Seuil Jeunesse – 2012 – 17 €


Mois après mois, je remonte la bibliographie de Mikaël Ollivier. J'avoue avoir un coup de coeur particulier pour l'ouvrage Celui qui n'aimait pas lire. Ce roman autobiographique est un véritable plaidoyer à la lecture et surtout un hommage à l'adolescence, un âge béni où tout doit être encore possible ! Dans son dernier roman, Plus jamais sans elle, j'avais prévu une histoire d'amour difficile, une fuite en avant et un besoin d'absolu qui peut pousser à braver tous les dangers.. La grue en origami et cette couleur rouge m'entrainaît vers le Japon, je l'aurai parié ! J'avais imaginé tout ça en regardant la couverture dans le train qui me ramenait du Salon du livre de Montreuil. Dans ce roman, Alan va avoir 18 ans. Pour son anniversaire, il demande à son père de rompre le secret qui pèse entre eux. Il veut connaître le nom de sa mère. Pour la première fois en 18 ans, Mathias, le père d'Alan rompt le pacte de silence et dévoile à son fils l'identité et l'adresse de sa mère : Ellen Ivaldi – London. Alan est bouleversé car son père lui offre aussi un billet de train Paris-Londres. Alan décide de partir deux jours plus tard rencontrer sa mère pour la première fois. Ce soir là, Alan pose des dizaines et des dizaines de questions à son père. Il tente de combler onze ans de silence et de non-dits puisque après une terrible colère de son père, Alan n'a plus jamais abordé le sujet. Mathias lui confie maintenant qu'il avait fait une promesse et qu'il lui était impossible de rompre son serment. Il avait promis à l'amour de sa vie et à la mère de son fils unique de ne jamais lui parler d'elle. Cette femme mystérieuse est Ellen Ivaldi mais aussi Marie Loyd et aussi Emmanuelle Barbier. Elle est espionne et mène une vie hors du commun. En franchissant le seuil du 37 Wilton Crescent à Londres, Alan va certes faire connaissance avec sa mère mais il va aussi découvrir la peur. Son sang n'a jamais véhiculé autant d'adrénaline. Il va traverser l'Europe rejoindre Sophia puis Prague. Il va surtout et intensément se remplir de sa mère. Adieu la vie tranquille et la philosophie zen de Mathias, son père.  Ellen va prendre en charge son fils et la vie d'Alan ne sera plus jamais la même ! J'ai adoré ce livre. C'est un roman d'amour puissant, un thriller palpitant, un récit d'apprentissage et un beau portrait de femme. Le thème de l'amour filial est abordé avec finesse et l'alternance des chapitres Ellen/Alan permet de comprendre les émotions qui les touchent, l'évolution de leurs sentiments et la difficulté d'exprimer tant d'amour et tant d'absence. Le couple Mathias/Ellen est troublant et laisse croire en l'existence de couple mythique que rien ne sépare même pas la mort. Le suspens est intense. Le récit se déroule sur quelques jours. Des courses poursuites, des bolides, des planques, des méchants vraiment méchants, de l'amour, la quête de la vérité : le dosage est parfait ! Un vrai bon romantico-thriller. Au jeu du portrait chinois, ce roman oscille entre James Bond et la Mémoire dans la peau. Dès 14 ans.
 
Chronique Télérama clic !