jeudi 22 août 2013

Le Yark – B.Santini/L.Gapaillard – 80 p. - Grasset Jeunesse – 2011 – 13 €


Ames sensibles s’abstenir ! Dans cet album, il n’est pas question de gentils monstres, d’abominations aux cœurs tendres ou de bisounours un peu énervés  : non, le yark est une horrible bête qui adore dévorer les enfants. « Il raffole de leurs petits doigts, de leurs petits pieds, de leurs petites langues qu’il mâchouille avec un brin de menthe comme une friandise sucrée et merveilleusement gluante. »Mais ce monstre est difficile car il ne goûte que les enfants sages et ses critères de sélection sont sévères : l’enfant doit être sage, poli, propre et bien élevé. Comprenez bien que le yark vit avec la faim au ventre ! Pourtant il a essayé de varier son menu mais rien à faire le moindre marmot turbulent l’empoisonne et manque de le tuer. Saviez-vous que les bêtises modifient la composition chimique d’un enfant ? (Je suis rassurée le Yark ne mangera pas mes enfants ! Ils doivent être complètement toxiques). Ce monstre affamé cherche désespérément de la chair fraîche et sage. Il cherche, il cherche et à défaut d’enfant, il trouve une idée de génie. Il va voler la liste du Père Noël, la liste confidentielle des enfants sages du monde entier. Mais rien ne se déroule comme prévu et le yark va être confronté à des enfants étonnants qui lui feront découvrir l’amour et l’amitié …Le récit est drôle mais aussi caustique. Le style est fin, les jeux de mots et les clins d’œil sont subtils. Quelques passages caca-boudin pimentent les pérégrinations de ce monstre vraiment pas comme les autres. J’ai apprécié la qualité de la narration qui s’appuie sur un vocabulaire riche et parfois recherché. Les illustrations noir et blanc sont savoureuses. Je conseille sa lecture aux enfants à partir de 8 ans, une fois que les peurs du noir et des monstres sont passées car les descriptions peuvent être terrifiantes pour des enfants plus jeunes.