dimanche 29 septembre 2013

Nausicaä – H.Miyazaki – 134 p. - Glénat – 2009 – 10.75 €



Je porte une admiration sans borne à Hayao Miyazaki. Ces films d'animation sont à mon sens des chefs-d'oeuvre. A chaque visionnage, je trouve des cheminements nouveaux, des concepts innovants, des voies de réflexion inexplorées. Je suis fan, à genou ! J'ai vu Nausicaä de nombreuses fois accompagnée ou non de mes fils. Ce film les a intéressés à 6 ans, à 8 et toujours à 12 ans. Je ne peux que vous conseiller de le voir et tous les autres sans exception. Cette série de manga Nausicaä de la vallée du vent a d'abord été publiée dans la revue Animage. Son succès a permis la création du studio Ghibli et l'adaptation de cette série en film en 1984. Dans ce récit post-apocalyptique, la Terre est dévastée. Elle est recouverte d'une forêt toxique : la mer de la décomposition. Cette forêt de bactéries empoisonnées répand des vapeurs et des spores mortels pour les hommes. Seuls les insectes sont capables de survivre dans cette jungle nocive. Ils se sont adaptés et sont devenus de gigantesques arthropodes. Les hommes vivent en petits villages isolés. Installés sous les vents marins pour se protéger des vapeurs toxiques, ils n'ont de cesse de se combattre pour gagner du terrain et asseoir leur puissance. De nombreuses alliances militaires associent ces tribus en deux camps que tout oppose : l'empire Tolmèque et l'empire Dork. Les populations décroissent au fil des années et malgré leurs masques et leurs techniques de protection contre les spores, peu de jeunes habitants atteignent l'âge adulte. Le Roi Jill de la Vallée du vent est mourant. Sur ses onze enfants, dix sont décédés. En ces temps de mobilisation militaire, le Roi Jill confie ses armes à sa fille devenue unique : Nausicaä. A 16 ans, elle porte tous les espoirs de son père et des quelques cinq cents habitants de la Vallée du vent. A quelques jours du départ pour rejoindre les troupes de l'empereur Vuh, Nausicaä, accompagnée de son oncle Mito, porte secours à un bombardier en détresse. Tous les passagers meurent dans le crash de l'appareil. A la recherche de survivants, ils réussissent à extraire une jeune femme des débris. Mito reconnaît immédiatement la Princesse Lastel du comté de Pejite. Avant de mourir, Lastel confie à Nausicaä une fiole. Son dernier souffle est un voeu, elle lui demande de protéger cette fiole et de l'apporter à son frère. Nausicaä est désormais investie d'une double mission : protéger la population de la Vallée du vent dont elle a la responsabilité et rendre la mystérieuse fiole de la Princesse Lastel à son frère, le Prince de Pejite. En quelques heures, Nausicaä quitte l'enfance. Elle devra affronter les gardes impériaux qui envahissent les terres de la Vallée du Vent à la recherche de la fiole de Pejite. Sa colère et sa détermination seront des éléments déclencheurs d'une transformation profonde de sa personnalité et de son être. Elle dépassera les enjeux des guerres intestines pour convaincre les hommes de vivre en harmonie avec la nature. Nausicaä ne craindra pas la métamorphose pour se révéler à elle-même et aux autres à l'image de cette nature dont elle est la gardienne. Le récit est complexe et peut nécessiter plusieurs lectures mais c'est avec plaisir que GrandGrand et moi avons replongé dans cette fukaï. Le manga est réalisé en noir et blanc. Parfois, il est difficile de reconnaître les personnages. Je pense que ces ressemblances ne sont pas dues au hasard. Je conseille de lire la série Nausicaä en s'appuyant sur le film d'animation. Les réceptions de ce manga sur les deux supports se complètent et enrichissent la perception de cette oeuvre poétique et philosophique. Dès 12 ans.