lundi 30 septembre 2013

Leviathan, tome 1 – S.Westerfeld – 439 p. - Pocket jeunesse – 2010 – 19.30 €

Uglies (ici)et les tomes suivants sont des romans que j’ai beaucoup appréciés. Je les conseille très souvent au lycée. Ils font partie de mon pack de survie pour inciter les « j’aimepaslire » à tenter une nouvelle fois leur chance. J’étais donc très impatiente de commencer ce volumineux roman du même auteur. Le titre m’entraînait pourtant dans les méandres de mes pires cauchemars, monstre gigantesque, cataclysme, enfer et damnation. Sans parler de mes lectures universitaires de Hobbes en philosophie qui m’ont traumatisée… Ce roman de courant steampunk commence par l’attentat de l’Archiduc François Ferdinand à Sarajevo en 1914. Uchronique, ce récit présente le monde divisé en deux camps les Clankers et les Darwinistes. Les Clankers rassemblent l’Allemagne et l’empire austro hongrois. Ces nations portent leurs efforts sur le développement des machines et des robots : géants mécaniques surpuissants. La France, la Russie et la Grande-Bretagne forment le clan des darwinistes. Ces pays ont misé sur la génétique et le mélange des « fils de vie » pour créer des animaux hybrides gigantesques ou minuscules. Les caractéristiques les plus performantes des animaux sont mêlées afin d’élaborer des animaux utiles aux activités humaines (comme le lézard messager !). Suite à l’empoisonnement de ses parents, Alek, fils de l’Archiduc laissé sous la protection de ses instructeurs, doit s’enfuir du palais en pleine nuit pour échapper aux ennemis de son père. Ses instructeurs l’entraînent à bord d’un mécanopode, machine bipède gigantesque. Au cœur de la nuit, ils doivent rejoindre la Suisse afin de s’y réfugier. En quelques heures, Alek apprend la mort de ses parents, son statut de fugitif et l’imminence d’une guerre qui risque de bouleverser l’équilibre mondial. Après bien des attaques, Alek, Maître Klopp et le Comte Volger arrivent enfin dans un château caché entre deux cols du massif alpin. Pendant le périple d’Alek, en Grande-Bretagne, pays darwiniste, nous faisons la connaissance de Deryn Sharp. Cette jeune fille souhaite intégrer l’armée de l’Air. Passionnée d’aéronautique, elle est convaincue d’être une aéronaute accomplie comme son père. Malheureusement, l’Air service britannique n’intègre que des hommes dans ses rangs. Obstinée, Deryn se « déguise » en jeune homme afin de se présenter aux tests de sélection. Elle réussit très facilement ses tests mais son engin à l’ADN modifié méduzeppelin s’envole trop haut. Elle est récupérée à bord d’un animal hybride gigantesque le Leviathan, baleine modifiée qui permet à toute une armée de vivre à l’intérieur. Intégrée aux troupes pilotant le Leviathan, elle découvre qu’ils sont en route pour accomplir une mission secrète à Constantinople. Poursuivi par les Clankers, le Leviathan est abattu dans les Alpes. Après une chute vertigineuse, Deryn s’évanouit dans la neige contre le flanc de la bête agonisante. Alerté par l’atterrissage forcé du Leviathan, Alek quitte son refuge afin de porter secours aux darwinistes échoués sur le glacier voisin. Au cœur de la nuit, Alek va porter secours à Deryn. Cette rencontre des deux héros est le début d’une aventure palpitante … Ce roman initiatique m’a emporté bien au-delà de mon créneau de lecture autorisée. On retrouve les thèmes chers à l’auteur : le délicat passage de l’adolescence, la rébellion, le libre arbitre, le poids de la filiation. Les personnages sont particulièrement bien cernés. Cette uchronie définit bien les enjeux et les limites des modifications génétiques tout comme l’engouement insensé de l’industrialisation à outrance. Les illustrations de Keith Tompson sont remarquables. Elles enrichissent le récit sans contraindre l’imagination du lecteur. Ce Leviathan rejoint donc mes livres-joker pour encourager les « j’aimepaslire ». Dès 13 ans.