lundi 30 septembre 2013

La Maison de soie – A.Horowitz – 360 p. - Livre de poche jeunesse – 2013 – 7.90 €

Le mot soie me poursuit depuis quelques mois comme un fil conducteur comme un « brin de soi, de moi » qui ne me quitterait pas. Après Soie d'Alessandro Barrico et Rebecca Dautremer, je vous présente la Maison de Soie d'Anthony Horowitz. J'ai choisi ce roman car cet auteur propose des ouvrages percutants qui plaisent beaucoup aux adolescents. J'étais curieuse de découvrir son talent au service d'un héros bien connu et peut-être trop connu : Sherlock Holmes. Anthony Horowitz prend la plume du Docteur Watson pour raconter une enquête restée secrète du célèbre détective. En novembre 1890, au coeur de Londres, au coin de la cheminée du 221b Baker Street, Holmes et Watson écoutent le récit étrange de Mr Carstairs, marchand d'art. Ce galériste est inquiet car il a remarqué qu'il était surveillé par un homme depuis deux semaines. Après plusieurs jours, d'une surveillance angoissante mais silencieuse, ce dernier a donné rendez-vous à Mr Carstairs dans une église peu fréquentée. Malheureusement l'individu mystérieux n'est jamais venu au rendez-vous. Mr Carstairs semble très angoissé en présentant son récit. En quelques questions, Sherlock Holmes pointe certaines incohérences. Le détective va subtilement inciter Mr Carstairs à avouer plus que cette simple filature dont il est victime. Effectivement le marchand d'art a vécu une drôle d'aventure quelques mois plus tôt lors d'un voyage d'affaires aux Etats-Unis … Il sait que son poursuivant est lié à ce voyage. Il pense qu'il vient assouvir une vengeance mais comme le dit si bien Sherlock : « Toutes les explications à une série d'évènements demeurent possibles aussi longtemps que les preuves ne disent pas le contraire ». Non seulement Mr Carstairs va vivre des moments difficiles mais cette enquête va entraîner Holmes et Watson dans des aventures terrifiantes qui mettront même en péril la vie du célèbre détective. Anthony Horowitz a réussi à recréer l'ambiance propre au récit de Conan Doyle tant dans ses personnages que dans le suspens de l'enquête. L'intrigue est bien menée. Le trio Horowitz-Watson-Holmes nous entraîne dans un Londres froid et brumeux ou les moeurs les plus sombres se cachent derrière le smog et le pouvoir. Sherlock Holmes n'a pas pris une ride. Complètement cyclothymique, un peu tyrannique et bien addict à la cocaïne, Sherlock reste toujours dans mon panthéon des hommes séduisants de la littérature. L'auteur enrichit le personnage du Docteur Watson et celui-ci est certainement plus subtil que je ne l'avais cru. Les personnages secondaires sont très réussis, un portrait particulièrement bien senti du professeur Moriarty est à découvrir. La lecture est copieuse et ne cède pas à la facilité, Anthony Horowitz ayant choisi de coller au plus près du style d'origine. Une écriture dense, des rebondissements extraordinaires et un récit qui se referme sans que le lecteur n'ait vu qu'il avait effectué une révolution autour de Mr Carstairs (il faut dire que je ne suis pas une lectrice avertie de romans policiers). Malgré le nom de l'auteur qui peut attirer les lecteurs jeunes, je pense que ce livre est à réserver aux lecteurs de plus de 14 ans car le coeur de l'intrigue est le démantèlement d’un réseau pédophile et certaines ambiances sont particulièrement angoissantes.
Washington Post : ici / Le Figaro : ici / l'Express : ici