jeudi 29 août 2013

La randonnée – C.Léon – 120 p. - Thierry Magnier – 2012 – 8.40 €

 
J’aime bien cet auteur, je vous ai déjà présenté Le Goût des tomates, je suis sensible à son style, tranchant, abrasif. Son écriture me semble taillée à la serpe sans fioriture, sans condescendance. Je trouve son écriture virile, pleine et je crois que vous avez compris que je le suis et le poursuis. Vous pouvez le découvrir ici. Cinq jeunes gens en difficultés scolaires et familiales sont incités à participer à une randonnée de quelques jours en montagne afin de créer une dynamique positive dans leur vie. Cette randonnée doit les motiver pour entamer une nouvelle année scolaire pleine de réussite. Embarqués dans une fourgonnette, Jennifer, Mariam, Lisa, Damien et Lukas essaient de comprendre l’enthousiasme de leur animateur, Jeff pour les joies de la marche en montagne. Sacs cloués aux dos, un pied devant l’autre, cahin-cahan, ils marchent, ils montent, ils arpentent la montagne. La marche est rude mais la vraie difficulté est plutôt la vie en communauté. Les garçons et les filles n’arrivent pas à communiquer et les heurts sont fréquents. Heureusement, la tension s’apaise devant la fatigue physique. Les paroles réconfortantes de Jeff réussissent peu à peu à lier les jeunes gens entre eux. Après quelques jours, lors d’une excursion, le groupe se trouve au cœur d’une chasse, encerclés par des coups de feu, ils ont juste le temps de se cacher pour échapper à un véritable combat. Afin de mener son groupe en sécurité, Jeff décide de partir en éclaireur pour ouvrir un chemin sûr jusqu’au campement. Mais Jeff disparaît et les jeunes gens doivent s’organiser pour retrouver leur animateur et rejoindre leur campement. La peur, l’angoisse montent … Que doivent-ils faire ou ne pas faire ? Qui doit prendre des décisions ? Peu après, il découvre Jeff, dans le coma, contusionné, son sac à dos, le téléphone et le GPS ont disparu. A côté du corps de Jeff, ils découvrent le corps mutilé d’un ours. La clairière montre des traces de combat et de tirs. Les chasseurs sont encore dans les parages. Il faut sauver Jeff et rejoindre le campement ……Je vous laisse là en route, en perdition, livrée à vous-mêmes et ce sera à vous de finir ce court roman trépidant. Je vous signale que je n’ai pas pu le refermer avant de lire la fin. 120 pages dévorées en quelques heures, des miettes de sommeil perdues que je ne regrette pas du tout. Je pensais le partager avec mon GrandGrand mais du haut de ses 11 ans, je préfère attendre quelques années avant de lui confier. Je vous avoue que la fin est fatale, incroyable et chacun devra imaginer la fin qui lui convient. Comme je le disais au début de cette critique, j’aime le style de l’auteur qui me cloue, m’absorbe, me fascine. Les jeunes gens pourraient être mes élèves, même looks, même échanges verbaux, même difficultés à exprimer ses émotions et ses sentiments (sur ce plan là, j’en suis restée à l’adolescence aussi !). Thriller palpitant, rude ! je parie que vous allez découvrir des jeunes gens éveillés tard la nuit dans leurs lits.