jeudi 12 décembre 2013

Irina vs Irina – J.Alikavazovic – 138 p. - Ecole des Loisirs – 2012 – 9.20 €


Irina est une jeune fille de douze ans que son père, Georges maintient dans la cage dorée de la petite enfance et de la docilité. Divorcé, il se consacre exclusivement à sa fille. Il est auteur de livre pour enfants. Il s’est inspiré de sa fille pour créer une héroïne et une série d’albums qui lui sont dédiés. Il a croqué, répertorié et mis en image toute la vie d’Irina pour nourrir ses albums. Mais Irina grandit. Elle devient une jeune fille qui ne correspond plus à l’image délicate et mièvre de son héroïne. Le décalage entre son image réelle et son personnage commence à lui jouer des tours. Depuis leur récent déménagement, son seul intérêt est d’observer son voisin par la fenêtre. Bernard, 12 ans, mène ses propres combats. Il vient de perdre ses parents dans un accident. Il ne supporte plus d’aller à l’école. Il perd lui aussi les pédales et sombre dans un chagrin sans réussir à se reconstruire. Irina et Bernard s’observent et se jaugent. Bien que tout les oppose, ils trouveront à la faveur de la nuit, un point de convergence, un souffle commun pour s’épauler et survivre … Un roman au ton décalé, parfois drôle et souvent corrosif. L’humour est manié avec subtilité. L’alternance des narrateurs tantôt Irina, tantôt Bernard permet tout un jeu de faux semblants et une succession de points de vue pertinents. Malgré ce ton léger, on sent que le récit est sur le fil du tragique. Avec finesse et sensibilité, l’auteur aborde la maltraitance, la dépression et les troubles de la personnalité sans entraîner pourtant une lecture anxiogène. Des références littéraires comme Peter Pan ou des liens cinématographiques sont à découvrir. Ces thèmes de la fenêtre, du voisinage et des rencontres qui fascinent n’ont pas fini de stimuler l’imagination des auteurs. Dès 11 ans.
 

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