lundi 7 octobre 2013

June et Léa – S.Bonini/S.Desmazières – 40 p. - Le Baron Perché – 2011 – 16 €


June et Léa sont sœurs. Elles se ressemblent beaucoup malgré la petite année qui les sépare et la teinte de cheveux légèrement plus claire de Léa, la cadette. Elles partagent la même chambre. Elles jouent aux mêmes jeux. Elles imaginent un avenir plein de promesses et de promiscuité. Elles jouent de leur ressemblance car elles aiment être une seule et drôle de personne, une créature à deux têtes, quatre yeux et quatre jambes ! Elles portent les mêmes robes, les mêmes bijoux et la même coiffure à quelques détails ou couleurs près … D’ailleurs leurs parents les surnomment les jumelles et ce surnom unique ravit ce drôle de binôme. Mais le jour de rentrée approche et cette année June et Léa vont devoir se séparer. June doit rentrer au collège. En quelques jours, toute leur organisation change. June est accaparée par ses devoirs et par ses nouvelles amies. Léa attend de retrouver leurs jeux et leur connivence. Malheureusement leurs parents décident d’offrir à leurs grandes filles deux grandes chambres séparées. Au fil des mois, June grandit, change et s’affranchit de l’omniprésence de sa sœur. Elle rompt aussi leur pacte vestimentaire et décide d’adopter un look sombre bien à elle. Léa se sent abandonnée mais pour elle aussi vient l’heure de l’entrée au collège … J’ai choisi cet album pour deux raisons. Tout d’abord, je suis issue d’une fratrie de sœurs et je rêvais enfant d’avoir une sœur comme une jumelle ... Malheureusement j’ai 7 ans d’écart avec chacune de mes sœurs autant vous dire une éternité … Aucune comparaison possible ! Puis j’ai pensé à mes deux aînés qui ont quinze mois d’écart. Je ne sais pas si la testotérone est un modérateur de démonstration d’amour mais mes fils n’ont pas du tout cette complicité … Même si je ne peux pas raccrocher la lecture de cet album à un moment vécu, il m’a procuré une vraie émotion de lecture. On ne peut qu’être envieuse de cette harmonie et de cet amour partagé entre sœurs. On comprend la douleur et la difficulté de la séparation mais on devine aussi qu’elle est nécessaire. Chacune doit affirmer sa personnalité. On sait que tous les jeux et les secrets partagés de la petite enfance de June et Léa sont autant de liens qui resteront des repères pour elles. En grandissant, leur relation évoluera et s’enrichira de leurs expériences multiples et séparées. Les illustrations sont originales et fortes. Elles amplifient harmonieusement les émotions évoquées dans le récit. Dès 9 ans.